• Les forces de l’ordre ont ouvert le feu le 23 janvier 2012 sur une manifestation dans la région de Kardzé, faisant au moins un mort et des dizaines de blessés, a annoncé l’ONG Free Tibet.
    La fusillade, la plus grave depuis les émeutes antichinoises de 2008 au Tibet  [1], s’est produite à midi dans la province du Sichuan, dans une région tibétaine, selon l’ONG.
    Un laïc tibétain, identifié comme Norpa Yonten, est mort par balle après que les responsables de la sécurité aient réprimé une manifestation dans le comté de Drango [2]. Le corps de Yonten, un résident du comté de Drango, a été emporté au monastère proche de Drango.
    Une trentaine d’autres Tibétains ont été blessés par balle, dont un qui a été touché à l’abdomen, selon Free Tibet.
    "Ils ont peur de transporter les blessés à l’hôpital car ils redoutent d’y être arrêtés", a déclaré par téléphone à l’AFP Stephanie Brigden, directrice de Free Tibet.
    "La situation pourrait se dégrader", a-t-elle ajouté en précisant que de nombreux Tibétains tentaient de se rassembler vers le monastère de Drango, dans la préfecture de Kardzé, théâtre de la manifestation violemment réprimée..

    La manifestation a eu lieu le matin du 23 janvier 2012, lorsque le Bureau de la sécurité publique (PSB) a arrêté de nombreux Tibétains dans et autour de Drango parce qu’elles les soupçonnaient d’avoir collé des tracts et des affiches avertissant qu’il y aurait d’autres immolations par le feu si le gouvernement chinois n’écoutait pas les préoccupations des Tibétains [3]. Les tracts étaient apparus quelques jours plus tôt dans et autour de la ville de Drango.
    Préoccupés et irrités par l’arrestation arbitraire de Tibétains, d’autres habitants de la région ont protesté. Les manifestants, dont beaucoup étaient des fermiers et des nomades, brandissaient des drapeaux tibétains et scandaient des slogans pour la liberté du Tibet, selon le Centre Tibétain pour les Droits de l’Homme et la Démocratie (TCHRD). Le PSB et la Police armée populaire (PAP) sont alors intervenus en utilisant des armes pour contenir les manifestants, selon le TCHRD.

    Le rassemblement s’est déroulé aussi alors que de nombreux Tibétains refusaient de prendre part aux festivités du nouvel an chinois, alors que la Chine est entrée le 23 janvier dans l’année lunaire du Dragon. [4]
    Selon le TCHRD, au moins deux Tibétains seraient morts dans la fusillade. Toutefois, le TCHRD essaie toujours de confirmer l’exactitude de cette information.

    L’Administration centrale tibétaine (CTA), dont le siège est à Dharamsala en Inde, a confirmé sur son site internet la mort de Yonten ainsi que les nombreux blessés après que la police, selon lui, eut ouvert le feu de façon aveugle. D’autres témoins parlent de six morts, a ajouté le gouvernement en exil.
    La police et les autorités locales des comtés concernés par la manifestation étaient injoignables lundi 23 janvier au soir.

    Sources : AFP, TCHRD, Free Tibet, Tibet.net, 23 janvier 2012.


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  • Chine - (Q&R - Extrait du point de presse du 19 janvier 2012)

    Q - Le dissident chinois Yu Jie qui vient de fuir aux USA, a dénoncé les tortures dont il a été victime en Chine. L’ambassadeur américain Gary Locke a évoqué une "répression importante" qui s’aggrave en Chine. Que dit le Quai d’Orsay sur la situation des droits de l’homme en Chine ?

    Quelle est la réaction de la France à la suite de l’immolation de jeunes moines tibétains ?

    R - La France et ses partenaires européens ont exprimé à plusieurs reprises leur préoccupation concernant les condamnations récentes des défenseurs des droits de l’Homme en Chine.

    La question des droits de l’Homme est une constante de notre dialogue et est évoquée au plus haut niveau et à chaque occasion, tant sur le plan bilatéral qu’au niveau européen.

    C’est aussi dans cet esprit qu’au plan bilatéral, nous menons depuis plusieurs années des coopérations concrètes portant sur le renforcement de l’Etat de droit et la réforme du système judiciaire.

    S’agissant de la deuxième question concernant le Tibet, à la suite des incidents dramatiques intervenus ces dernières semaines, la France exprime sa tristesse face à la mort par immolation de jeunes religieux tibétains. Le caractère extrême de leur geste traduit un désespoir profond.

    La France est préoccupée par la recrudescence de ces immolations depuis l’automne 2011.

    Elle rappelle son attachement à la liberté religieuse et à la préservation de la culture et des traditions tibétaines, ainsi qu’au respect des droits de l’Homme. Elle considère que le dialogue est l’unique voie pour parvenir à une solution durable, respectant pleinement l’identité culturelle et spirituelle tibétaine, dans le cadre de la République populaire de Chine.

    Ces messages sont régulièrement rappelés aux autorités chinoises dans le cadre de nos contacts politiques et du dialogue UE-Chine sur les droits de l’Homme.

    http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/pays-zones-geo/chine/la-france-et-la-chine/evenements-3790/article/chine-q-r-extrait-du-point-de

     


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